Le diabète de type 2 est la quatrième cause de cécité du sujet âgé. Veillez à ce que les résidents consultent l’ophtalmologue tous les ans.
Le diabète chez la personne âgée en EHPAD
Qu’est-ce que le diabète ?
Une personne est diabétique lorsqu’elle a trop de sucre dans le sang, c’est-à-dire qu’elle est en hyperglycémie.
Le terme de diabète recouvre en fait deux maladies différentes :
- Le diabète de type 1 : insulinodépendant, il est également appelé diabète « maigre », car l’un des premiers symptômes est l’amaigrissement, ou « juvénile », parce qu’il touche des sujets jeunes. Il apparaît entre 10 et 14 ans et représente environ 10 % de l’ensemble des diabètes. Il se caractérise par une carence en insuline.
- Le diabète de type 2 : non insulinodépendant, il est également décrit sous le nom de diabète « gras » ou diabète de la maturité, puisqu’il survient autour de la cinquantaine chez des personnes souvent en surpoids. Il représente environ 90 % des diabètes.
A noter
Hypoglycémie : taux de sucre dans le sang inférieur à 0,70 g/l.
Hyperglycémie : taux de sucre dans le sang supérieur à 2,70 g/l.
Dextro ou glycémie capillaire : taux de sucre à partir d’une goutte de sang au bout du doigt.
Quels sont les facteurs de risque ?
Les facteurs de risques sont :
- l’obésité ;
- une alimentation déséquilibrée et trop riche en graisse ;
- l’âge (le diabète de type 2 se développe surtout après 40 ans) ;
- la sédentarité, l’absence ou l’insuffisance d’activité physique favorise l’excès de poids et donc la survenue du diabète ;
- les antécédents familiaux : une personne dont l’un des deux parents, un frère ou une sœur a eu le diabète à un plus gros risque de développer la maladie ;
- le stress ;
- les antécédents personnels de taux élevé de sucre dans le sang : les gens qui dans le passé ont eu des problèmes avec leur taux de sucre dans le sang peuvent avoir un plus haut risque de développer le diabète ; les femmes qui ont eu un épisode de diabète pendant la grossesse ont également un risque de développer un diabète au cours de leur vie ;
- le tabagisme augmente le risque de diabète ; il peut entraîner une augmentation du taux du sucre dans le sang et diminuer la capacité du corps à employer l’insuline ; il peut également changer la manière dont le corps stocke la graisse excessive – graisse croissante autour de la taille, qui est liée au diabète – ; les produits chimiques présents dans le tabac provoquent des dommages aux vaisseaux sanguins, aux muscles et aux organes, ce qui peut également augmenter le risque de diabète ;
- l’hypertension artérielle ;
- l’augmentation du cholestérol ;
- les antécédents de maladie cardio-vasculaire : angine de poitrine, infarctus, artérite des membres inférieurs.
A noter
Le caractère familial du diabète est connu depuis longtemps pour le diabète de type 2. En revanche, il est absent le plus souvent pour le diabète de type 1.
Diagnostic du diabète
Le diagnostic du diabète non insulinodépendant se fait sur la mesure de la glycémie au laboratoire d’analyses médicales, lors d’une prise de sang.
Deux prises de mesures du taux de sucre dans le sang sont nécessaires. Elles se font à jeun et doivent être toutes deux supérieures à 1,26 g/l (7 mmol/l). Lorsqu’un diabète est diagnostiqué chez une personne, elle est orientée vers un ophtalmologiste qui va dépister d’éventuelles atteintes des vaisseaux sanguins de la rétine, un glaucome ou un début de cataracte, trois manifestations qui sont plus fréquentes chez des patients atteints de diabète.
A noter
Il faut penser à faire un diagnostic dès l’âge de 45 ans lorsqu’il existe des facteurs de risque : parent de premier degré diabétique, surcharge pondérale, hypertension artérielle, hypercholestérolémie ou hyperglycéridémie, état de fatigue, perte de poids, infection à répétition, grande soif, urines abondantes.
Quelles sont les complications du diabète ?
Quel que soit le type de diabète, des complications peuvent survenir si la glycémie reste élevée et toucher plusieurs organes : les yeux, les artères, les nerfs ou les reins.
Les patients présentant un diabète de type 2 semblent plus sensibles aux risques de complications (insuffisance rénale, infections, infarctus, etc.). En effet, le diabète de type 2 est souvent diagnostiqué tardivement et les malades peuvent avoir tendance à négliger leur régime et donc à être moins rigoureux sur l’équilibre de la glycémie.
Complications dégénératives
Atteinte des petits et gros vaisseaux sanguins : les vaisseaux sanguins s’obstruent dû à un excès de sucre dans le sang et finissent par dégénérer.
Le diabète, facteur de risque vasculaire, multiplie par deux voire par trois le risque d’accidents cardio-vasculaire.
La rétinopathie diabétique est l’une des principales complications du diabète. Le diabète est en effet la première cause de cécité.
La neuropathie diabétique : atteinte des nerfs
La neuropathie périphérique touche les membres inférieurs. La personne présente des troubles de la sensibilité à la chaleur et à la douleur. Les réflexes ostéo-tendineux sont diminués ou abolis.
La mononeurophatie s’exprime par l’atteinte d’un seul nerf ; diplopie par atteinte d’un nerf moteur oculaire, paralysie faciale périphérique…
L’atteinte du système nerveux végétatif se traduit par des troubles digestifs (diarrhée), urinaires (troubles de la vidange vésicule, impuissance, éjaculation rétrograde), vasculaires (hypotension orthostatique) et par la disparition des symptômes d’origine adrénergique (pâleur, sueurs, tachycardie…).
Complications dermatologiques : risque infectieux
Si la glycémie est mal traitée, la personne risque d’être plus sensible que le sujet sain aux infections cutanées, buccales et gynécologiques. Les pieds sont particulièrement fragiles et les plaies mal soignées peuvent conduire à des abcès, voire à des gangrènes et entraîner l’amputation.
Complications aiguës : malaises, comas (par hyperglycémie), acidocétose
L’acidocétose survient quand le sucre ne pénètre plus dans les cellules à cause de l’absence d’insuline (non injectée ou mal dosée). Les cellules s’attaquent alors aux graisses, provoquant leur dégradation. Non traitée, l’acidocétose évolue vers le coma et la mort.
L’hyperglycémie peut n’entraîner qu’une gêne légère, mais non traitée elle peut aussi conduire au coma avec des séquelles neurologiques irréversibles. Ses symptômes : pâleurs, transpiration, tachycardie, diplopie (la personne « voit double »), convulsion, agitation psychomotrice, signes évoquant une ivresse alcoolique aiguë, coma.
Le coma hyperosmolaire concerne principalement le sujet âgé, le plus souvent diabétique de type 2. Il survient surtout à la suite d’une forte déshydratation lors d’infections, de diarrhées ou de prise de diurétiques. La glycémie est alors très élevée et l’hospitalisation immédiate. La mortalité est lourde et survient par baisse brutale de la tension artérielle malgré le traitement à l’insuline administré en urgence.
Le diabète en lien avec le déclin mental
Le diabète et l’hypertension artérielle, souvent associés à des problèmes d’inactivité physique, peuvent être en lien avec une diminution rapide des capacités cognitives.
Prise en charge du diabète
L’hygiène de vie, les médicaments et la surveillance doivent se compléter.
L’hygiène de vie
Le régime alimentaire est très important. En cas de surpoids, un régime hypocalorique entraînant une perte pondérale suffit à corriger l’hyperglycémie.
L’activité physique doit être adaptée et d’intensité progressive. Il faut tenir compte de l’état clinique du diabétique âgé et du risque de chute. La marche régulière doit être encouragée ainsi que des exercices plus intenses lorsque cela est possible. Néanmoins, il faut toujours avoir de quoi faire augmenter le taux de sucre dans le sang (petits gâteaux par exemple) en cas d’hypoglycémie.
Le tabagisme est à éviter.
L’hygiène est primordiale pour éviter les infections.
Les médicaments
Lorsque le régime ne suffit pas, des médicaments sont ajoutés :
- par voie orale ;
- par prise d’insuline à hauteur de 1 à 4 fois par jour. Elle remplace la production d’insuline naturelle de l’organisme.
D’autres traitements existent, tels que les nouveaux antidiabétiques oraux, la pompe à insuline et la greffe de cellules pancréatiques.
La surveillance
Elle se fait par la surveillance des urines et de l’auto-contrôle de la glycémie :
- la « glycémie capillaire » avant les repas par le biais de dextro : il suffit de prélever une goutte de sang au bout des doigts et d’appliquer une bandelette réactive qui donne immédiatement le taux de sucre dans le sang ;
- les « glycémies veineuses » (par analyse de la prise de sang).
Notre conseil
Évitez les erreurs
N’initiez pas de mesures non médicamenteuses communes à tous ; ces mesures nécessitent d’être adaptées à chaque personne, notamment lorsque la personne est âgée. À ce titre, seul un régime adapté permet d’éviter les risques de dénutrition, pouvant être aggravés par des problèmes dentaires.
Faq
Quand doit-on acheter un lecteur de glycémie chez soi ?
L’achat doit se prévoir dès que l’on est diabétique. Il est prescrit par le médecin et remboursé.
Quelle alimentation faut-il adopter lorsque l’on fait un effort physique important ?
Si on est sous insuline, il est indispensable d’apporter une alimentation pendant l’effort ou de baisser son insuline avant l’effort. Il faut privilégier les sucres lents tels que les féculents.
Le pancréas est-il responsable du diabète dans notre organisme ?
Lors d’un diabète de type 2, le pancréas fonctionne mal. Le corps n’arrive pas à utiliser cette insuline correctement.
Qu’est-ce que la pompe à insuline ?
Celle-ci nécessite une petite intervention chirurgicale. La pompe permet de supprimer les injections d’insuline mais elle n’enlève pas le dextro.
Quels sont les différents types de diabète et leurs caractéristiques ?
Le diabète de type 1, dit insulinodépendant, touche souvent les jeunes, tandis que le type 2 apparaît avec l’âge, chez des personnes souvent en surpoids.
Quels facteurs augmentent le risque de diabète ?
Les principaux facteurs incluent l’obésité, la sédentarité, l’âge, le tabagisme, les antécédents familiaux et certaines maladies chroniques.
Quelles sont les principales complications du diabète ?
Elles incluent des problèmes aux yeux, nerfs et reins, ainsi qu’un risque accru d’infections, de neuropathies et de maladies cardiovasculaires.
Comment doit-on gérer un malaise chez un résident diabétique ?
Il est crucial de mesurer la glycémie et, selon le taux, d’administrer du sucre ou d’appeler les secours en cas d’hyperglycémie grave.
Quels éléments sont essentiels dans la prise en charge du diabète en Ehpad ?
Une alimentation équilibrée, une surveillance glycémique régulière, l’exercice modéré et des traitements adaptés assurent un suivi optimal.
Aller plus loin
Sites Internet
- www.alfediam.org/alfediam/structures/guide-mmm.pdf : Le « Guide pour la prise en charge du diabétique âgé ».
- www.toutlediabete2.fr : Un article sur le facteur aggravant de la vieillesse (Symptômes et complications > Diabète 2 et personnes âgées).
Les outils associés
Outil DTOU4355
Conduite à tenir en cas de malaise chez un diabétique traité
Une conduite précise est à tenir en cas de malaise chez un diabétique traité. Cette attitude doit varier en fonction du taux de glycémie mesuré et de l’évolution de l’état du résident.
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Outil DTOU4356
Surveillance de la glycémie chez un diabétique traité
Toute personne diabétique peut bénéficier d’une surveillance de la glycémie, afin de prévenir un éventuel déséquilibre et compenser ce dernier par un apport en sucre adapté.
La fréquence des contrôles est définie par le médecin traitant.
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Le diabète chez la personne âgée en EHPAD dans les ressources documentaires
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