- Il n’est jamais trop tard pour prévenir. Intégrez le plus possible les personnes âgées dans la vie de l’établissement.
- Les chutes entraînent souvent la dépendance. Pour les éviter, vérifiez que les personnes voient correctement (leurs lunettes ont-elles besoin d’être renouvelées ?) et méfiez-vous des sols glissants ou des coins de tapis.
Le « bien vieillir » par la prévention
Approche cognitive du vieillissement normal
Un certain nombre de fonctions cognitives baissent plus ou moins avec l’âge, selon notamment le niveau socioculturel des personnes. Mais de nombreuses capacités sont préservées.
La mémoire
L’adulte âgé se plaint souvent de pertes de mémoire, comme l’oubli de mots dans ses phrases ou encore l’incapacité de se rappeler d’un rendez-vous ou d’un nom de famille.
Effectivement, on peut constater que la mémoire à court terme (encore appelée « de travail ») est diminuée par rapport à la mémoire à long terme. Cependant, elle peut être améliorée par des techniques de facilitation (par exemple en donnant un indice), ce qui n’est pas le cas dans la maladie d’Alzheimer.
Cette baisse des performances mnésiques avec l’âge est liée principalement à une diminution de la vitesse de traitement de l’information et de l’attention.
Le langage et le vocabulaire
Dans un vieillissement normal et progressif, on constate une diminution modérée de la dénomination et de la fluence verbale, mais la capacité à utiliser le langage est préservée (structure grammaticale, syntaxe, compréhension). Communiquer et converser en phrases simples est tout à fait aisé pour l’adulte âgé.
L’attention, le raisonnement et la logique
Les fonctions d’attention comme la capacité à sélectionner les informations principales, à exécuter deux tâches simultanément (attention divisée), à se concentrer pendant un certain temps (attention soutenue) diminuent avec l’âge. Au niveau des fonctions intellectuelles, le vieillissement a un impact modéré sur les capacités de raisonnement.
Les facultés d’adaptation de la personne âgée
La personne âgée doit mettre en place des processus d’adaptation et des modes de compensation face aux divers changements qu’elle vit. Elle doit en effet faire des réajustements dans son mode de vie, en fonction de son vieillissement et de ses besoins, afin de s’assurer une qualité de vie, un épanouissement, et de conserver ainsi son autonomie et une bonne image de soi.
Des capacités d’adaptation amoindries
L’adaptabilité de la personne dépend bien évidemment de ses capacités intellectuelles (cognitives), de sa forme physique et de son état psychologique (motivation, envie…). Le déclin cognitif et la diminution progressive des réserves fonctionnelles peuvent ainsi induire une plus grande difficulté des sujets âgés à s’adapter aux changements d’environnement.
Cette difficulté entraîne une fragilité, une vulnérabilité qui, au-delà d’un seuil critique, peut aller jusqu’à une rupture de l’équilibre, avec risque de perte d’autonomie ou de décompensation fonctionnelle.
Concept de décompensation fonctionnelle
Les concepts de décompensation et de fragilité ont été bien décrits par Jean-Pierre Bouchon, en prenant en considération trois éléments qui se cumulent pour aboutir à une décompensation :
- 1 : les effets du vieillissement, qui réduisent progressivement les réserves fonctionnelles sans entraîner à eux seuls la décompensation ;
- 2 : les maladies chroniques surajoutées, qui altèrent les fonctions ;
- 3 : les facteurs de décompensation (souvent associés entre eux), tels que les affections médicales aiguës, les effets secondaires d’un médicament, le stress psychologique, etc.
L’auteur a modélisé ce concept de décompensation fonctionnelle dans un schéma (cf. Figure 1).
Exemple : Dans un cas de fracture du col du fémur, le vieillissement entraîne une ostéopénie (élément 1) favorisant les fractures ; chez une personne atteinte d’une maladie d’Alzheimer (élément 2), le risque de chute par inattention est plus fréquent, notamment au décours d’une pathologie aiguë intercurrente (élément 3).
Figure 1 : Le « 1 + 2 + 3 » de J.-P. Bouchon (source : « 1 + 2 + 3 ou comment tenter d’être efficace en gériatrie », La Revue du praticien, 1984)
Le « bien vieillir » par la prévention
Si le vieillissement apparaît inéluctable, ses effets peuvent cependant être réduits par des mesures préventives. Elles ne sont en aucun cas une liste d’interdits, mais plutôt des règles simples d’hygiène de vie, à adapter individuellement en fonction de ses besoins et capacités.
Plusieurs travaux de recherche ont montré que pour vieillir « en forme », il est conseillé de respecter les règles suivantes.
Pratiquer une activité physique régulière
Même débutée à un âge avancée, une activité physique régulière permet de ralentir la diminution de la masse musculaire et de renforcer les fonctions cardiaques et respiratoires. Ainsi, elle contribue à diminuer le risque de chute et de maladies cardio-vasculaires.
Des études portant sur le type de « sport » à pratiquer montrent que ceux qui privilégient l’endurance (marche, natation…) et l’équilibre (tai-chi-chuan par exemple) sont les plus utiles.
Par ailleurs, l’activité physique contribue à améliorer l’humeur et le bien-être.
Avoir une alimentation équilibrée
Il est conseillé d’avoir une alimentation équilibrée privilégiant les acides gras insaturés (poissons, huile d’olive, etc.) et les fruits et légumes. Cette alimentation de type « crétois » a très clairement montré dans de nombreuses études son effet positif sur la réduction du risque de maladies cardio-vasculaires.
De la même façon, il faut éviter une alimentation trop riche en sel, qui pourrait favoriser une hypertension artérielle.
Maintenir une activité intellectuelle
Les études épidémiologiques sur la maladie d’Alzheimer, en particulier l’étude PAQUID (« Quid des personnes âgées ? ») réalisée en France, ont montré que les personnes qui ont eu et ont encore une activité intellectuelle ont moins de risque de développer cette maladie.
Outre le travail cortical au niveau cérébral, ces activités, lorsqu’elles sont réalisées en groupe, permettent de maintenir des liens sociaux indispensables au bien-être psychique de l’individu.
Poursuivre les relations sociales
Il s’agit de rester en lien avec la société, de ne pas s’enfermer dans une solitude qui, elle-même, entraînerait une diminution des activités physiques et intellectuelles.
Prévenir les risques de maladies
On peut prévenir les maladies en effectuant ses vaccinations, en ayant des visites médicales régulières, etc.
Notre conseil
Évitez les erreurs
- N’oubliez pas la vaccination contre la grippe chaque année.
- Sachez observer et écouter, et évitez les conclusions hâtives. Ce n’est pas parce qu’une personne âgée ne mange pas qu’elle n’a pas faim ou qu’elle est dépressive. Peut-être a-t-elle simplement un problème de dentier. Ce n’est pas parce qu’une personne âgée ne parle pas qu’elle ne peut pas s’inscrire au groupe de parole. Elle peut apprécier d’écouter ce qui est dit.
Aller plus loin
Bibliographie
Jean-Pierre Bouchon, « 1 + 2 + 3 ou comment tenter d’être efficace en gériatrie », La Revue du praticien, 1984
Le « bien vieillir » par la prévention dans les ressources documentaires
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