Le dossier pharmaceutique (DP) a pour objectif de favoriser la coordination, la qualité, la continuité des soins et la sécurité de la dispensation des médicaments.
Comment ouvrir un dossier pharmaceutique ?
Le dossier pharmaceutique a été mis en place par la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires dite loi HPST, après trois ans de chantier. Selon l’article L. 1111-23 du Code de la santé publique, il s’agit d’un outil professionnel destiné à sécuriser la dispensation au bénéfice de la santé des patients, dont la maîtrise d’œuvre a été confiée au Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP).
Créé par le pharmacien avec l’accord de son client, il permet un suivi sérieux de toutes les prescriptions effectuées. Pour l’ouvrir, le consulter, le modifier ou le clore, le client doit se munir de sa carte vitale. Ce dispositif est gratuit, et concerne également les enfants mineurs.
Selon le rapport d’activité 2011 du CNOP publié le 6 juin 2012, 93,5 % des officines y étaient raccordées à la fin de l’année 2011. 17 689 000 DP avaient été créés, dont 3 034 000 pour les moins de 16 ans et 1 361 000 pour les plus de 60 ans. Ces chiffres représentent un total de 49 750 000 données partagées entre pharmaciens.
Des avantages pour les patients…
Outre l’identité du patient, le DP comporte la liste des médicaments délivrés au cours des quatre derniers mois, évitant ainsi les traitements redondants.
Autre avantage : le pharmacien peut, dans l’intérêt de son client, substituer au médicament demandé un autre produit afin d’éviter d’éventuelles interactions dangereuses entre plusieurs traitements, voire même refuser de le prescrire.
Aucune de ces informations n’est conservée dans les officines. Toutes les données sont enregistrées dans un serveur informatique sécurisé, stockées sur deux bases cryptées : la première comporte l’identité des patients, la seconde l’historique des dispensations de médicaments. « Le lien entre ces deux bases est assuré chez l’hébergeur par un système de chiffrement », précise le CNOP, et « l’échange de données entre l’hébergeur et la pharmacie s’effectue au travers d’un réseau internet professionnel sécurisé à haut débit ».
… Et pour les professionnels de santé
Les patients ne sont pas les seuls à profiter du DP. En effet, le 3 novembre 2011, une convention de partenariat entre l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) – aujourd’hui Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) – et le CNOP a permis de mettre en place une nouvelle procédure d’alerte concernant les retraits et les rappels de lots de médicaments. « Concrètement, explique l’Ordre dans son apport 2011, les pharmaciens responsables de l’industrie communiquent directement l’information, validée par l’AFSSAPS, à l’hébergeur du DP. Ce qui permet d’alerter toutes les officines raccordées, 24 h/24 et 7 j/7. »
De plus, en votant la loi n° 2011-201 du 29 décembre 2011 relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, le Parlement a autorisé l’extension du dossier pharmaceutique à l’hôpital « et son accès, à titre expérimental pendant trois ans, aux urgentistes, anesthésistes et gériatres de certains établissements de santé », poursuit le CNOP.