DRH des grandes collectivités : 50 propositions pour les élections présidentielles

Publié le 3 avril 2017 à 5h57 - par

Simplification du statut et de la rémunération, temps de travail, égalité hommes-femmes, management des compétences… : à l’occasion des élections présidentielles, les DRH des grandes collectivités proposent sept trains de mesures susceptibles d’améliorer le service public territorial.

DRH des grandes collectivités : 50 propositions pour les élections présidentielles

L’Association des DRH des grandes collectivités apporte sa réflexion au débat présidentiel. Rappelant que dans la fonction publique, la productivité ne se confond pas avec la rentabilité – dépourvue de sens pour les services à but non lucratif, elle émet une cinquantaine de propositions pour améliorer l’efficacité du service public territorial.

– Réformer en simplifiant le statut : l’association réaffirme notamment que la fonction publique territoriale (FPT), proche des élus et des citoyens, nécessite un régime spécifique qui évite l’arbitraire et assure la stabilité des services publics en dépit des changements politiques. Il faudrait toutefois simplifier certaines procédures, pour une gestion des ressources humaines plus efficace et réactive, qui ne lèse pas pour autant les agents.

– Assurer un traitement plus juste en simplifiant les éléments de la rémunération des agents : indemnités pour travaux dangereux et insalubres, nouvelle bonification indiciaire (NBI), rémunération des temps partiels, calcul des pensions de retraite…

– Clarifier le temps de travail. Avec 1 584 heures par an, le temps de travail dans la FPT est en moyenne inférieur de 1,4 % à la durée réglementaire (1 607 heures). Une durée aujourd’hui remise en cause pour plusieurs raisons : contraintes financières et recherche d’économies, perception de ces différences avec le secteur privé comme des privilèges indus… L’association propose de déterminer des cycles de travail afin de mieux prendre en compte la pénibilité et les souhaits des usagers de voir le service public s’adapter à leur rythme de vie, d’étendre le droit à la déconnexion en dehors du temps de travail à la fonction publique ou encore de déplafonner les heures supplémentaires pour des services à forte continuité : eau, voirie, assainissement, sécurité…

– Plusieurs mesures visent à promouvoir l’égalité hommes-femmes (dans la FPT, l’écart de salaire net mensuel en équivalent temps plein s’élève à 10,9 %) : notamment rééquilibrer les grilles indiciaires et les régimes indemnitaires ou inscrire le sujet obligatoirement dans les plans de formation.

– Développer l’apprentissage et l’alternance et revoir les modalités des concours permettrait de favoriser l’accès à la fonction publique. Car l’emploi public territorial est peu attractif, et les collectivités ont du mal à recruter des agents dans certains métiers (médecins, infirmiers, cuisiniers…), techniques en particulier (bâtiment, travaux publics, informatique…).

– La prévention de la santé au travail doit devenir une réelle politique RH, indispensable pour lutter contre l’absentéisme. Ainsi les risques professionnels et la qualité de vie au travail devraient être abordés dans les entretiens professionnels, la médecine du travail modernisée, et les arrêts de travail mieux contrôlés. En outre, il conviendrait de retenir une modalité de calcul du taux d’absentéisme unique dans la fonction publique.

– Enfin, les DRH préconisent de moderniser les outils de gestion des RH pour soutenir le management des compétences. Certaines collectivités gèrent jusqu’à 8 000 salariés aux métiers très hétérogènes et on compte 2 000 agents en moyenne dans les grandes collectivités.

 

Martine Courgnaud – Del Ry