L’ONU publie son rapport sur l’emploi des jeunes dans le monde

Publié le 7 février 2012 à 0h00 - par

Les jeunes ont de plus en plus de mal à s’insérer dans la vie active et considèrent que l’école les prépare mal à trouver un travail, selon un rapport de l’ONU sur l’emploi des jeunes dans le monde publié lundi.

Ce rapport (World Youth Report), qui tient compte des témoignages par internet d’un millier de jeunes de 15 à 30 ans, souligne que la crise a aggravé le chômage des jeunes et que ceux-ci risquent d’être les premières victimes des politiques de rigueur mises en place par certains gouvernements pour réduire la dette. « L’expérience montre que les programmes d’austérité peuvent aggraver le chômage », note le rapport. « En période de crise économique, les jeunes sont souvent les derniers embauchés et les premiers licenciés ».

Le chômage des jeunes a fait un bond à cause de la crise, passant à 12,6% en 2010 (contre 4,8% pour les adultes). La situation est encore plus difficile au Proche-Orient (25,5% pour les jeunes hommes et 39,4% pour les jeunes femmes) ou en Afrique du Nord (23,8% et 34,1%). « Il n’y a pas de doute que le haut niveau de chômage des jeunes est un des facteurs qui ont contribué aux récentes révoltes du Printemps arabe », souligne le rapport.

Il ressort des contributions des jeunes qu’ils « mettent en cause la qualité de leur éducation, son adéquation aux emplois disponibles, la manière dont les connaissances acquises vont leur servir à long terme » et une formation trop théorique. « Notre génération, explique Amadou, un Sénégalais de 24 ans, est la plus instruite, mais il y a un fossé entre la formation offerte et les besoins du marché du travail ».

Le rapport critique les conditions précaires offertes aux jeunes pour leur premier emploi: contrats à durée limitée, bas salaires, promotion lente. « Les jeunes femmes, explique Lody, une Cambodgienne de 25 ans, sont doublement pénalisées car elles ont moins d’opportunités d’emploi et de mauvaises conditions de travail ». Les jeunes consultés déplorent le manque d’investissements publics pour améliorer leur sort, mais voient dans les technologies de l’information, les emplois à caractère social ou l’économie « verte », des domaines où ils peuvent faire leurs preuves. « Les jeunes sont en général davantage conscients du réchauffement climatique ou des inégalités sociales », explique Michael, Italien de 23 ans.

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©2012 Agence France-Presse


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