La ville de Paris a créé1 l’extension .paris, disponible depuis le 4 juin pour les entreprises qui portent les valeurs de la capitale. Cent « ambassadeurs », qui ont demandé à la ville d’accoler .paris à leur marque, en auront l’exclusivité pendant six mois. Et en décembre, quiconque ayant un intérêt pour Paris pourra demander à bénéficier de ce nom de domaine.
Plusieurs stratégies ont incité les marques à devenir ambassadeurs de l’extension, explique Jean-Philippe Clément, chargé d’innovation à la ville de Paris : suivi de chantier (hasardludique.paris, nouveau lieu culturel dans l’ancienne gare de Saint-Ouen), promotion d’un nouveau site (tourmontparnasse56.paris), nouveau service centré sur le Grand Paris (metro.paris), attraction d’une clientèle internationale (airports.paris), attachement au territoire (toureiffel.paris)…
Quatre régions ont également sollicité l’Icann, régulateur mondial du nommage sur internet, pour créer leur nom de domaine géographique personnalisé : Alsace, Aquitaine, Bretagne (« .bzh »), Corse (« .corsica »).
Ces nouvelles extensions (generic Top Level Domains ou gTLD) ont à la fois pour objectif de promouvoir une marque ou une institution, en permettant aux internautes de mieux identifier les sites qui les intéressent, et de valoriser un territoire. Elles devraient notamment offrir davantage de visibilité grâce à un meilleur positionnement sur les moteurs de recherche. Aquitaine et Midi-Pyrénées pourraient prochainement s’associer dans un projet d’extension « Sud-Ouest-France ».
Communication
« Une fois l’extension validée par l’Icann, chaque titulaire (ou registre), est libre de planifier sa commercialisation et son lancement, confiés à un opérateur technique de registre », explique l’Afnic, gestionnaire du « .fr », qui accompagne les cinq territoires pour leur nouvelle extension.
En France, quatre ou cinq gros bureaux d’enregistrement se disputent le marché. Une campagne de communication doit promouvoir l’extension, afin qu’elle soit connue et mémorisée par le grand public. Il s’agit de rendre les sites facilement identifiables, sans passer par les moteurs de recherche qui proposent des listes de sites souvent concurrents.
Martine Courgnaud – Del Ry
1. « Stratégies de marque à l’ère des noms de domaine« , conférence organisée par le cabinet d’avocats Fidal, le 10 juin 2014
Identité territoriale aquitaine Une étude de faisabilité a montré l’attachement à l’identité collective aquitaine. Avec l’extension .aquitaine, le conseil régional d’Aquitaine souhaite créer une véritable marque territoriale offrir à son territoire, identifiable sur internet. Ainsi, il sera facile de trouver les produits, sociétés et institutions qui s’y rapportent. Elle constituera également un outil de promotion et de communication : territoire, services publics, entreprises privées, filières locales (tourisme, vin, aéronautique…), patrimoine. En outre, le .aquitaine multiplie le choix de noms de domaine disponibles (le « .com » et le « .fr » étant saturés) ; par exemple, une entreprise locale pourra utiliser platrerie.aquitaine alors que platrerie.com et platrerie.fr ont pu être déposés par un tiers, non pour être utilisés mais pour être vendus à des prix rédhibitoires sur le second marché (cybersquatting). Le .aquitaine sera accessible à toutes personne morale ou physique, sans conditions de résidence : touriste hollandais, Aquitain résidant au Québec… mais les Aquitains seront prioritaires pendant certaines phases. La région a versé 185 000 dollars lors de sa candidature. L’Icann demande également une redevance annuelle de 25 000 dollars. |