1,8 milliards d’euros, c’est la somme nécessaire à la mise en conformité du parc de stades français aux attentes de l’UEFA, avant l’organisation de l’Euro 2016. En 2014, tout devra être prêt pour le troisième évènement mondial en termes de retombées économiques. Autant dire que les onze villes en lice sont sur les dents pour que leurs dossiers respectifs soient retenus ce mois de mai par la Fédération Française de Football, qui choisira alors neuf stades « titulaires » et deux stades de remplacement.
Lille, Lyon, Toulouse, Nancy, Saint-Étienne, Bordeaux, Lens, Nice, Marseille, Paris et Saint-Denis sont donc en pleine préparation, à des stades plus ou moins avancés. Lille est ainsi bien en avance, avec un chantier déjà bien entamé, pour un Grand stade inauguré en 2012.
À Lyon au contraire, le stade des Lumières est bloqué administrativement, l’État refusant de reconnaître l’enceinte d’intérêt général avant la révision du PLU, et le Grand Lyon refusant de réviser ce dernier avant… que le stade soit reconnu d’intérêt général par l’État. Et si Chantal Jouanno, ministre des Sports, a assuré que « l’État ferait tout pour que Lyon ait l’Euro », du côté de la capitale des Gaules, on soupçonne le gouvernement de vouloir torpiller le projet d’une municipalité socialiste.
De son côté, Bordeaux doit encore choisir le projet retenu, et Nice entamera le chantier du Nice Olympique Stadium durant l’été. À Lens, Marseille, Paris, Nancy, Toulouse et Saint-Étienne, les stades doivent connaître de sérieuses rénovations. Seul le stade de France, hormis quelques aménagements à réaliser, est déjà prêt.
Pour financer ces projets pharaoniques, les villes ont opté pour des stratégies différentes : ainsi Lille, Bordeaux, Nice et Marseille ont opté pour des partenariats publics privés (PPP), alors que le projet lyonnais est intégralement financé par le secteur privé.
De leurs côtés, Lens, Paris et Nancy ont choisi de signer des baux emphytéotiques avec les clubs résidents, transférant ainsi la charge de leurs stades – et donc de la rénovation de ceux-ci – à ces locataires long terme. Seuls Toulouse et Saint-Etienne restent des projets intégralement publics. Le premier aux ambitions modulables, selon que le Stadium municipal soit retenu – ou pas – comme titulaire. Le second financé à la fois par la ville de Saint-Étienne et la communauté urbaine stéphanoise.
La part de financements privés dans la préparation des stades à l’Euro 2016 représentent donc 1,2 milliard d’euros, soit 66 % du coût total.
Pour la part restante, le législateur a donné un sérieux coup de pouce aux collectivités impliquées, avec la loi proposition de loi Depierre. Celle-ci les autoriserait notamment à subventionner la construction des stades construits ou aménagés pour l’Euro 2016. Adoptée en première lecture par l’Assemblée nationale le 22 mars, elle a été adoptée le 3 avril par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat.